Matthieu VERMEULEN

Matthieu VERMEULEN


Il y a chez Matthieu Vermeulen un air de tea-time, courtois et amusé, des violons de vieil empire austro-hongrois, toute une gamme de mots et de notes qui le situent sur un terrain insolite et familier, quelque part entre Renaud et William Sheller, quand le premier se montre apaisé et le second abrite une fantaisie anglaise sous une musique de chambre...

 
portrait
Crédit photo: Jean-Baptiste Millot
Création pochette: Etienne Davodeau

Il y a chez Matthieu Vermeulen un air de tea-time, courtois et amusé, des violons de vieil empire austro-hongrois, toute une gamme de mots et de notes qui le situent sur un terrain insolite et familier, quelque part entre Renaud et William Sheller, quand le premier se montre apaisé et le second abrite une fantaisie anglaise sous une musique de chambre. On cherche toujours des filiations quand on découvre un artiste. On pourrait en évoquer d’autres. Mais à quoi bon ?
Mathieu Vermeulen, un pied dans l’architecture, l’autre dans la musique, drôle d’oiseau mi-grave mi-espiègle, avoue ne pas savoir comment ni pourquoi il est venu à la chanson. Il y avait bien comme chez tout le monde un Brassens à la maison. Mais ses racines sont ailleurs, dans le jazz surtout. Oscar Peterson en tête, Matthieu Vermeulen a commencé à écrire voilà une dizaine d’années après avoir amplement tâtonné du reste : batterie jazz, groupes de rock, pianos-bars et concerts jusqu’aux Eurockéennes de Belfort avec Gene Clarksville, formé par un ancien des Roadrunners et des Dogs. Les groupes de lycée, les pianos-bars qui commençaient avec « All of Me » et se terminaient sur un Gainsbourg karaokéisé, l’épopée Gene Clarksville, c’était à Rouen. Les Parisiens ont tous une province. Matthieu Vermeulen vient de là, piano d’une grand-tante au salon, entre les ombres projetées d’une grand-mère comédienne et d’un grand-père journaliste ayant écrit des pièces radiophoniques (« Les Maîtres du mystère »).
Matthieu Vermeulen a hérité cette façon de jeter des ponts entre deux métiers, dessinant des plans d’un côté et imaginant le destin de la girl next door de l’autre. C’est un conteur. Il part d’un détail, d’un quotidien, un bac à sables ou une rame de métro pour se raconter avec la distance pudique et l’ironie bienveillante de l’observateur inquiet. Voici donc comment et pourquoi il est venu à la chanson, parce que ses histoires personne d’autre ne pouvait les écrire à sa manière. La chanson, c’était à Paris. Il y habite depuis une dizaine d’années.

Il y a dix ans, la vénérable société d’auteurs SACD lui remettait un prix. Récompense en poche, Matthieu Vermeulen se voyait proposer d’enregistrer son premier album pour le label Le Loup du faubourg. Réalisé à Rouen, « Le Pianiste du transtlantique » (2004) évolue sur un swing ternaire, emmené notamment par le saxophoniste Sébastien Souchois, ancien du lycée devenu compositeur pour les films de Lorraine Lévy, Niels Arestrup ou Bernard Rapp. Un titre se retrouve au côté de Juliette et Amadou & Mariam sur une compilation du Bureau Export valorisant les productions françaises. Et Matthieu Vermeulen commence un tour du monde : concerts au Canada, en Allemagne, en Pologne, en République tchèque ou au Japon, trois semaines. Il y aura ensuite d’autres cafés-concerts, un mois au théâtre des Déchargeurs, des premières parties de Ridan, Miossec, Higelin, Alain Klinger, des récitals pour golfeurs déridés, et ce nouvel album : « Petit Pépé ».

Avec le musicien Patrick Zygmanowski issu du sérail classique, son ternaire s’est mué en un binaire avec orchestre comme une rencontre naturelle singulière. Roland Daugareil et Fabien Boudot (violons), David Zambon (tuba), Florent Héau (Clarinette), Michel Michalakakos (alto) et Michel Glasko (accordéon), au sein de l’Orchestre de Paris ou ailleurs, des musiciens, c’est le moins qu’on puisse dire, rodés à la chose.
Je me suis laissé faire, dit en substance le chanteur. Je n’ai pas demandé à aller plus à gauche ou plus à droite, j’ai chanté sur des orchestrations que je découvrais presque.
Accueilli par Arièle Butaux, la productrice d’« Un Mardi idéal » sur France Musique, Matthieu Vermeulen a enregistré en trois jours les douze chansons de son nouvel album 
Illustré par le dessinateur Étienne Davodeau, prix de la Critique à Angoulème en 2006, « Petit Pépé » y présente les récits neufs de Vermeulen : deux vieilles Anglaises discourant sur les vertus du plaisir solitaire, des colères retenues contre la politique fiction, des émois d’été, un élagueur qui élague comme l’arroseur arrosé au lieu des amours enfouies, des anniversaires anxiogènes et d’autres souvenirs d’Écosse. Les chansons, c’est un instant. Matthieu Vermeulen les capte dans le métro ou ailleurs, sachant que les bonnes n’ont pas besoin d’être notées. Si on les retient, c’est qu’elles ont déjà fait leur chemin quelque part.

Mercredi 23 juin-20H30 :
A L'ARCHIPEL
En concert avec Michel Glasko
...avant la tournée au Japon


17, Bvd. de Strasbourg
Paris 10
Métro Strasbourg St Denis ou Château d'eau
Réservations : 01 48 00 04 20
larchipel@larchipel.net

 

TOURNÉE AU CANADA :
12 févr. 2010 à 20h au studio théatre place des arts à Montréal
13 févr. 2010 à 20h Maison de la culture Rosemont/La Petite Patrie
20 févr. 2010 à 20h00
Artbar St Hamilton
21 févr. 2010 à 20h
Bread & Circus "in Kesington Market" Toronto

 

1 décembre 19h30 :
RADIO FRANCE STUDIO 105




Mardi 1 décembre
Emission publique
de 19h30 à 21h
diffusion sur France Musique le 6 décembre à 13h