portrait
Dossier presse:  TÉLÉCHARGER ici ou vous adresser à contact@algarade-musique.com


Album d’un pèlerin

Le chemin vers Bayreuth emprunté par Vincent d’Indy révèle un autre aspect de sa personnalité. Aspect plus serein et détendu, illuminé jusque dans le Nocturne par l’influence d’un Schumann apaisé, celui des Scènes de la forêt et de L’album à la jeunesse. Le grand compositeur et pédagogue rigoureux, maître du contrepoint et de l’harmonie, se transforme dans son habit de voyageur.
Il a tout simplement pris l’appareil photo et le magnétophone nécessaires à tout reportage.
Époque oblige : les photos seront des aquarelles et l’univers sonore suggéré par ses pièces pour piano, Tableaux de voyage et Valses. (La plupart dédiées à des compagnons du trajet).
Au travers des images et des sons, il s’agit bien d’instantanés, « cartes souvenirs » qui portent souvent le nom des lieux-dits et des villages traversés.
À la rapidité obligée de l’aquarelliste s’ajoute le jaillissement spontané de l’auteur.
Peintures et musique deviennent un même art de l’instant.
Écouter et voir cette partie de l’œuvre de Vincent d’Indy, c’est ressentir profondément le bonheur qui l’inspire. Cependant, comme nous retrouvons parois d’anciens albums, une certaine nostalgie prend place au fond du cœur.
Gabriel Dupond l’a nommé « mélancolie du bonheur ».
D’Indy, Fauré, Messager et bien d’autres faisaient alors leur chemin de Compostelle vers celui que Claude Debussy appelait affectueusement le « vieil empoisonneur » en pensant à Tristan.
Allait-il voir un lever ou un coucher de soleil ? Qu’importe !
Un astre les guidait et avait pour nom Richard Wagner.
Le mystérieux « ? » dont le thème revient comme un leitmotiv tout au long des treize tableaux ne garde-t-il pas la trace du sacrement de Parsifal ?
Vincent d’Indy, tel un roi mage a laissé les simples présents d’un artiste que nous admirons.

Gérard-Marie Fallour